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LE SUD MAROCAIN EN 4X4

SKOURA

La majestueuse palmeraie de Skoura, petite ville très calme, s’étend sur plusieurs kilomètres, et abrite les plus belles kasbas du sud marocain. Cette palmeraie prospère daterait de la dynastie des Almohades au XIIème siècle. Avant Skoura, en bordure de route, la kasba Ben Morro, construite au XVIIIème siècle, a été entièrement restaurée. La palmeraie, après l’oued Amerhidil, n’est accessible qu’à pied, à vélo, ou à dos de mule. Les jardins sont irrigués par des puits et des canalisations souterraines (Khettaras).

D’anciennes kasbas se cachent parmi les palmiers, bouleaux, figuiers, et tamaris (dont les tanins des fleurs servent au tannage des peaux). La kasba Amerhidil, qui appartenait au Glaoui, est la plus imposante, dominant l’oued. D’autres kasbas (d’Aït Sidi el Matti, d’Aït Souss, d’El Kebbaba, ou de Dar Aïchil, sont également visibles. Celle d’Aït Abou, la plus ancienne de la palmeraie, datant de 1863 et magnifiquement restaurée, s’élève sur six étages. Les cultures sont ombragées grâce aux pommiers, grenadiers, figuiers, poiriers, oliviers, et cognassiers.

A 25 km de Skoura, se trouve Toundout et ses nombreuses kasbas décorées. On peut voir aussi le marabout Sidi M’Barek, qui protégeait les récoltes.

BOULMANE DU DADÈS

C’est un centre administratif situé au début des gorges du Dadès. Depuis le plateau dominant la ville, on peut admirer le fertile oasis du Dadès. La vue est également superbe depuis la kasba Tizzarouine.

GORGES DU DADÈS

Depuis Boulmane du Dadès, une route s’enfonce dans les gorges. Dans un décor rocailleux, l’oued Dadès trace une bande de verdure, composée de cultures entourées d’amandiers, de figuiers, d’oliviers, de noyers, et de peupliers. Une ancienne kasba du Glaoui, Aït Mouted, se détache dans un virage non loin. La route s’élève, longeant ou s’enfonçant entre des falaises calcaires imposantes, façonnées par l’érosion. Au pied de ces roches sculptées, on peut admirer les kasbas de Tamnalt, penchées et serrées, aux tours élancées.

De l’autre côté de l’oued Dadès, la route traverse des gorges aux parois abruptes, puis s’élève en longeant des canyons vertigineux, aux sublimes roches plissées en arrondi. On peut y voir des aigles royaux et de Bonelli, ainsi que des gypaètes barbus. Dans un décor devenu plus sauvage, on rejoint à l’est les gorges du Todra, et au nord, le Haut Atlas et Imilchil.

TINEHIR

Entre le Tafilalt et la vallée du Draa se trouve la ville animée de Tinerhir, centre administratif régional. Bâtie sur un piton rocheux, elle est entourée de l’une des plus belles palmeraies du Maroc, qui s’étend sur 12 km au nord, le long de l’oued Todra. On peut admirer cet oasis bordé de kasbas et de ksour depuis la route des gorges. Tinerhir est dominée à l’ouest par une ancienne kasba du Glaoui, et recèle au sud-est l’ancien mellah (quartier juif) à l’architecture intéressante. La kasba de l’hôtel Tombouctou a été formidablement restaurée. La ville est connue pour ses bijoux en argent.

Dans la palmeraie, le dédale des chemins ombragés, interrompus par les canaux, les vergers et les cultures, offre aux randonneurs un parcours magnifique. Sur l’autre rive de l’Oued Todra, on peut admirer de nombreux ksour en ruine, dont le ksar d’Aït Boujane et le ksar Asfalou. En se dirigeant vers les gorges du Todra, on peut profiter d’une vue superbe depuis une plate-forme. Avant l’entrée des gorges se trouve la source d’Imarighen (« source des poissons sacrés »).

A El Hart n’Igouramene, au sud de Tinerhir, les artisans locaux façonnent et vendent au souk une poterie de couleur bronze. De nombreux ksour, encore habités pour certains, peuvent être aperçus entre El Hart, Tadafalt, et Agoudim.

LES GORGES DU TODRA

ELes gorges du Todra consistent en un étroit passage de quelques centaines de mètres où coule l’oued Todra, bordé de deux falaises à-pic de 300 m de haut, les plus impressionnantes du Sud marocain. Le spectacle offert le matin, lorsque le soleil pénètre entre les parois vertigineuses, est superbe. Puis le passage s’élargit en direction de Tamttatouchte.

TAMTTATOUCHTE

Dans le nord-est du Haut Atlas, le désert est encore loin, mais l’aridité domine. Au cœur de la contrée des Aït Morrhad, s’épanouit la verte oasis de Tamtattouchte. Ils partagent les pâturages du plateau des lacs avec leurs voisins les Aït Haddidou. A la sortie des gorges du Todra, le beau village ocre-rouge de Tamttatouchte se fond dans les couleurs de la montagne. Les petites parcelles de culture, dont le vert égaie l’aridité du paysage, sont irriguées par l’oued Todra. Depuis Tamttatouchte, on peut rejoindre les gorges du Dadès à l’ouest, et Imilchil au nord, en traversant une succession de gorges, cols, montagnes, et plateaux.

ER RACHIDIA

Situé au carrefour entre le sud et le nord, et entre l’Atlantique à Figuig et la frontière algérienne, Er Rachidia, chef-lieu de la province, est un centre administratif et militaire. C’est le point de départ de la route vers le sud, vers les grandes palmeraies du Ziz et du Tafilalt. Construite par la France au début du XXème siècle sous le nom de Ksar es Souk, elle changea de nom en 1979 pour honorer Moulay Rachid, premier Alaouite à renverser le pouvoir saadien en 1666. Des objets en bois, poteries, et paniers en osiers produits localement sont vendus dans un centre artisanal.

ERFOUD

La ville s’est développée en 1930, à partir d’un poste militaire installé par les Français pour contrôler la vallée de Tafilalt, où les tribus berbères s’opposèrent longtemps à la pacification. De cette ville paisible, entourée d’une grande palmeraie, partent les excursions vers les hautes dunes de l’erg Chebbi. On peut admirer une vue panoramique du désert et de la palmeraie depuis le haut du bastion borj est, à quelques km d’Erfoud. Des dattes de diverses variétés sont vendues en octobre dans le souk d’Erfoud. Pendant les trois jours de la célèbre fête des dattes, à la fois profane et sacrée, les tribus des environs célèbrent la fin de la récolte, en octobre. La fête commence par une prière au mausolée de Moulay Ali Cherif à Rissani, puis ont lieu des processions, des danses folkloriques, et des défilés en costumes traditionnels.

L’autre principale production locale est le marbre noir poli incrusté de coquillages fossilisés. Sur la route de Tinejdad, la marbrerie se visite. Sur cette route, on peut voir aussi plusieurs centaines de cratères coniques (khettaras), puits vers des canaux souterrains qui drainent l’eau de la nappe phréatique.

PALMERAIE DU TAFILALT

Au pied du Haut Atlas, le palmier dattier fait la richesse de la région du Tafilalet. Près de cultures maraîchères et de vergers, s’étendant entre les vallées du Gheris et du Ziz, plus d’un demi-million de palmiers produisent une vingtaine de variétés de dattes. Pour récolter les dattes, il faut grimper pieds nus au palmier et couper les régimes à la machette.

RISSANI

Moulay Ali Chérif, fondateur au XVIIème siècle de la dynastie des Alaouites, dont le roi actuel Mohammed VI est le descendant, repose dans un mausolée dans la ville sainte de Rissani. Au Moyen-Age ont été construits dans cette région des ingénieux systèmes d’irrigation souterraine. Près de Rissani, les ruines de Sijilmassa témoignent des splendeurs d’une ancienne civilisation, celle des Filali. Une centaine de milliers de personnes y vivaient dans un dispositif fortifié impressionnant.

MERZOUGA

Au pied des dunes de l’erg Chebbi se trouve Merzouga, petite oasis saharienne, célèbre par ses dunes surprenantes, au milieu d’un désert de sable et de pierres. Se succédant sur 30 km, leur hauteur peut atteindre 250 m. Elles sont magnifiques aux lever et coucher du soleil, le sable prenant des nuances multiples. Elles sont plus faciles d’accès depuis Erfoud, bien que plus proches de Rissani. Il est possible d’y faire des balades à dos de dromadaire d’une heure à deux jours. Des défilés peuvent avoir lieu au pied des dunes lors de la fête des Dattes.

Vers l’ouest, le petit lac dayet Srji se remplit parfois lors de pluies hivernales soudaines, attirant des centaines d’oiseaux migrateurs, dont des cigognes et des flamants roses.